Des images sur les mots...
Comme annoncé dans le précédent post, la couverture de Faux socle en trigone est arrivée. Je vous laisse le soin d'apprécier le superbe travail réalisé par Yoann Lossel pour mettre des images sur mes mots. Un grand merci à lui et de belles lectures à vous dès le mois de mai !Pour compléter ce post, quelques lignes écrites dans le cadre de la semaine de la langue française, avec 10 mots imposés et soulignés dans ce texte, lauréat du concours organisé par la bibliothèque de Petit-Mars. A vos appréciations, petits-marsiens !
Des
mots le ton et les vers au chaud
Marchand
de mots il était, les maux il récoltait en marchant. Il avait vu
tant et tant de misères tout autour de la Terre. Il devait reprendre
son bâton de pèlerin pour réconcilier ses frères humains. Tout en
foulant les herbes sèches, il se voyait entrelacer les verbes
revêches. Ainsi tressés, les mots en seraient tout retournés. La
marieur de mots voulait réussir l'amalgame des mots d'Est et des
mots roses, l'harmonie des mots dits et des mots tus, mais pas de
bouche cousue. Les jardiniers chanteraient les mots des râteaux et
tout le monde crierait bravo. Des mots en bic, il en ferait des
grigris éloignant les mots-cris. Dans les méandres de son
ordinateur, il se mit à cibler les mots-coeurs pour chasser les
peurs. Il avait lu Le Gai
Savoir de
Nietzsche. Sa philosophie à lui était un chouïa plus kitsch. Si la
vie était un manège, il devait en apprendre tous les arpèges. Il
s'embarqua sur un bateau à voiles vers les régions boréales. Dans
les idées, il avait de la suite. Il voulait connaître les Inuits.
La banquise était son tremplin sur la voie de son destin. Maintenant
qu'il avait des mots l'air, il pouvait arpenter les routes
buissonnières. Des glaces de l'Alaska au pays des kiwis, il glissa
sur Hawaï wiki wiki. Il y croisa sa belle. Elle avait les yeux
cannelle. Il devint fou des mots d'elle. Des sourires et des hommes,
il en avait fait son pensum. Même en Grèce où le cœur n'était
pas à la kermesse. Il lui fallut affronter les mots lestes des jours
de peste. Garder le cap, même quand les mots râlent, c'est fatal !
A force de respirer des mots l'air, il eut des millions de followers.
C'est ainsi que naquit la nouvelle Babel, sans mur et sans Shrapnel.
Un peu par sérendipité, il avait recousu l'humanité. Et quand il
fut bien fatigué, il se coucha dans la plénitude. A compter de ce
jour, il put se contenter des mots d'alité. Leskine était son nom
et la musique des mots sa passion. Après toutes ces vicissitudes,
il pouvait partir en totale zénitude. On enveloppa dans un linceul
de mots Leskine pour son denier voyage par-delà les nuages.
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